Vaucluse
" Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."
Martin Luther King
En cette période inédite de crise sanitaire et sociale particulièrement difficile, chaque maire, sans exception, est tenu d'informer les habitants des obligations à respecter, décidées par les instances gouvernementales, des devoirs de chaque citoyen responsable, des risques encourus, il doit aussi se préoccuper de ses administrés.
Toutefois, l'aide n'est pas le privilège des seuls élus. Ainsi, depuis le début du confinement, un nombre non négligeable de Maubecquoises et de Maubecquois se mobilise et s'organise dans certains quartiers de la commune . En toute discrétion et avec modestie, l'entraide, qui va bien au-delà d'un simple coup fil, s'est mise en place entre voisins ou connaissances, chaque jour, selon les nécessités de chacun.
Aucune commune de l'hexagone ne fait exception à cette solidarité, comme le montrent les innombrables initiatives qui y fleurissent. Il en est de même dans les autres pays.
CONFINEMENT et MARCHES PAYSANS
Le 27 mars 2020, la Préfecture du Vaucluse a établi dans un premier temps une liste de 14 marchés hebdomadaires ouverts malgré le confinement. Cette autorisation a été rapidement étendue à 6 autres communes. Près de chez nous ceux de Petit-Palais et de Coustellet n'y figuraient pas.
Une demande d'ouverture à Coustellet n'a pas été retenue car seule la maire de Cabrières, Mme Giglione, y était favorable. Ce refus suscitant le mécontentement de certains producteurs.
Quelques jours après, le maire de Maubec a demandé l'autorisation de mettre en place le dit marché. Cette autorisation a été accordée par la préfecture, ainsi qu'à trois autres villages. Désormais, le marché de Petit-Palais est également ouvert dans les mêmes conditions, à savoir un nombre réduit de stands et l'application des règles de distanciation.
Mais de nombreux producteurs ont pallié à ce type de situation en organisant, comme dans tout le pays, des ventes à la ferme, qui remportent un franc succès et qui créent un espace de convivialité nouveau grâce à la découverte du lieu de production. On peut compter sur leur esprit d'initiative et sur leur capacité d'adaptation. Certains consommateurs aussi s'organisent et mettent en place des ventes groupées avec des amis ou des voisins.
A de nouvelles exigences sanitaires, de nouvelles conceptions commerciales qui créent des liens.
Confinés ou finis?
Face au coronavirus, la plupart des pays touchés s'accordent pour dire que le confinement est l'une des mesures qui permet de se protéger soi-même et les autres. Certes l'exercice n'est pas simple, notamment pour les enfants, surtout durant les journées ensoleillées.
De plus, le fait de ne pas aller travailler donne l'impression, si ce n'est la certitude pour une minorité, d'être en vacances, libres de faire ce qu'ils veulent, alors que pour la majorité d’entre nous, c'est un surcroît de travail, souvent difficile à gérer.
D'ailleurs, ce retraité qui fait de la randonnée en ville, sac à dos, semble croire dur comme fer qu'il est en train de grimper sur le Mont Blanc. Il se pavane devant la caméra : oui, bien sûr, il ne respecte pas la durée maximum de la balade (c'est haut le Mont Blanc ! Et oui!), mais c'est pour l'adrénaline ! Et ça le fait rire. « Mais ne dites-rien ! » demande-t-il fièrement au journaliste. Mon pauvre vieux, ! Faut pas jouer au gamin arrogant, tu pourrais y laisser ta peau avec ce virus qui raffole du troisième âge!
Bien sûr que c'est excitant au bout de trois quart de siècle d'existence insipide d'enfreindre la loi comme un enfant, ça donne l'impression de rajeunir, mais … ça ne rend pas intelligent !
Il y a aussi les vrais musiciens, qui font brailler leur sono à 20h et qui dérangent tout un quartier parce qu'ils sont convaincus que les gens aux fenêtres sont là pour les inciter à se prendre pour des DJ. Tant pis si dans le voisinage quelqu'un est malade ! Tant qu'il n'a pas le coronavirus, c'est pas grave, ça peut même lui remonter le moral !
De même, on rencontre les courageux, les braves qui n'ont aucune peur de l'ennemi invisible : ils ne sont même pas masqués, eux, pour se balader en groupe. Ils ont le regard du chasseur à l'affût et la fierté du soldat qui nargue l'ennemi. Ils rentrent à la maison avec la satisfaction du devoir accompli. Ils sont invincibles, eux !
Heureusement que loin de ces matamores exhibitionnistes de tout poil, beaucoup manifestent par un beau son de cloche, quelques notes de musique, une chanson ou des applaudissements respectueux leurs remerciements sincères, leur soutien sans faille à l'ensemble du personnel des hôpitaux.
Car pendant ce temps, de l'aide-soignant, à l'infirmière, au médecin, tous travaillent jusqu'à 60 heures par semaine pour soigner, aider, soutenir, consoler les malades et les collègues épuisés, harassés, démoralisés par l'avancée fulgurante de la maladie. Tous ont laissé leur famille, leurs enfants, leur retraire paisible, leurs jours de repos, pour se battre, lutter contre ce fléau, que notre société du paraître, du confort, de l'indifférence et de l'individualisme n'avait pas imaginé un seul instant.
N'oublions rien, ne faisons pas comme s'il ne s'était rien passé !
N.E.
Crédits
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Photos: M. Grégoire, M. Barre, C. Vultaggio, Lucie R,
M. Camoin, M-L. Llamas,
Sylvana Macaigne
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